Alain PORTE
Quelqu’un a barbouillé
du gris sur ma fenêtre
à grands coups de pinceau
et des traces s’accrochent
sur l’aile des oiseaux
Mésange en tablier
merle à l’œil étonné
Quelqu’un a décidé
de donner à ce jour
le poids de l’inutile
L’ombre sur ma fenêtre
garde les yeux fermés
Il a bouche cousue
et les joues mal rasées
Sur le moindre rameau
des gouttes vont en files
parfois il en tombe une
qui a lâché ses mains
dans un dernier soupir
La page du lointain
refuse de s’ouvrir
Alors on a du temps
celui de ne rien faire
front collé à la vitre
celui d’écrire un mot
de déplacer un livre
Tout dort dans la maison
le chat et la pendule
Le temps de soupeser
les nuances de gris
de leur chercher un nom
ainsi qu’un devenir
de les mettre en mémoire
Quelqu’un c’est évident
a barbouillé le ciel